Il y a des rencontres qu'on ne fait pas tous les jours {PV Ymashi}

Lendemain de soirée agitée, je me réveille à cause du bruit d'un marteau contre du bois, un voisin ayant engagé quelqu'un pour rénover sa maison ? Non, à première vue, juste mon cerveau prêt à exploser contre mon crâne, je n'aurais définitivement pas du entrer dans cette taverne, quand j'y pense, j'aurais pût, mais je n'aurais pas dû commander un verre....Encore une fois, j'aurais pût, la mauvaise idée à sûrement été d'y rajouter quelques huiles et extraits d'herbes de ma réserve, je m'ennuyais, je voulais tester des dosages, au moins, cette soirée n'a pas été inutile, ça fera une recette psychotrope de plus à ma liste...Enfin, à condition que mes souvenirs me laissent accéder à la dite recette. Essai de remémoration, mal de crâne, abandon, plus qu'à espérer réitérer l'expérience un autre soir, et être assez consciencieux pour noter les ingrédients.
 Je quitte le large coussin de soie et de laine sur lequel je passe mes nuits et m'en vais verser de l'eau dans la bassine de pierre de mon sous sol, avant d'allumer un feu en dessous, pour cette quantité, dix minutes devraient être suffisant, un bain chaud ne fera pas partir ma gueule de bois, mais ça cachera un minimum l'air cadavérique de ma soirée d'excès, au moins cette fois, je n'ai ramené personne à la maison, devoir expliquer à un de mes probables futurs clients que, non, je n'allais pas le réclamer en mariage, n'était pas l'expérience la plus agréable que j'aie vécu à ce jour. Une fois plongé dans l'eau, je réfléchit, en parlant de client, j'allais bien devoir ouvrir la boutique aujourd'hui, dans le monde cruel des affaires, un jour de repos en trop équivaut à un coup de poignard dans l'épaule, on en meurt pas, mais ça emmerde, enfin, je dis ça, personne ne m'a jamais poignardé, un autre point commun que cette chose a pour moi avec les jours de repos excessifs.
 Ma coiffure remise en ordre, ma peau couverte de mon habituel yukata noir comme l'ichor, je vais m'installer derrière le comptoir de mon modeste magasin, ma fierté, je l'ai fait construire avec de l'argent que j'avais amassé moi même, et personne ne risquait de me le voler, et si quelqu'un s'y risquait, un simple claquement de doigt et je l'empoisonnerais, dans son sommeil ou son repas. Je m'accoude à la table de bois et observe les différents flacons installés sur les présentoirs, si personne ne venait aujourd'hui, ça ne serait pas si mal en y repensant.

Le jour se levait enfin à l'ouest du pays, j'ouvre doucement les yeux en sentant la brise sur mon visage. J'ai dormi durant toute la nuit, sous un arbre. Je ne pouvais pas perdre mon temps à chercher un quelconque abris, encore moins si c'était pour me retrouver à dormir au sol dans une auberge. J'étais parvenu ici en quelques jours depuis l'est. Décidé à surveiller cet endroit, où aucun de nous n'a encore été.
Je me lève doucement et me passe une main dans les cheveux. Première constatation, j'ai faim, la deuxième, c'est très calme ici. Je me dirige vers le village, j'ai de l'argent, je peux m'acheter quelque chose. Je glisse ma main dans droite dans ma poche pour en sortir un petit sac contenant quelques pièces. Les oiseaux autour de moi s'agitent. La brise souffle toujours sur mon visage.
J'atteins le village qui n'était pas très loin et y entre. C'est toujours silencieux, les maisons s'agitent mais pas trop vite, personne n'est encore descendu dans la rue. Mon ventre me rappelle pourquoi je suis ici. Du regard, je cherche un magasin ouvert pour pouvoir me nourrir. Je ne vois rien. Je passe une main sur le manche de ma dague, je suis en sécurité. Je recommence à avancer. J'aperçois enfin un magasin semblant ouvert. Peut-être la personne le tenant pourra me donner de quoi satisfaire mon estomac plus qu'agité. Je n'ai pas mangé depuis hier matin. Je vais commencer à être faible si ça continue.
Mes pas raisonnent dans les rues. Les personnes commencent à sortir de chez elles. Personne ne fait attention à moi. Ce n'est pas plus mal.
L'air est frais, j'aime ça. Je relève la tête pour observer le ciel bleu. Quelques nuages le traverse, mais il n'est pas couvert. Je préfère la pluie au beau temps. Tout est bien plus calme lorsqu'il pleut. Certaines personnes que je croise me jettent des regards intrigués, parfois je peux lire de la crainte dans leurs yeux. Ma dague est bien visible. Je souris avant d'arriver devant la boutique en question. Je pénètre à l'intérieur du bâtiment. Il y a beaucoup de fioles, que peuvent-elles contenir? J'approche une étagère, intrigué.

Alors que je commençais presque à m'ennuyer, le son de la cloche du magasin parvint à mes oreilles, je lève les yeux et vois un type, blancs, cheveux noirs, pas la gueule du coin à première vue, du moins, je l'ai jamais rencontré, je remarque l'arme à sa hanche, il n'a pas l'air dangereux, mais je reste sur mes gardes, je ne veux pas de grabuge dans ce magasin, si je le vois jouer un peu trop avec ce bout de métal, je l'expulse aussitôt, je peux comprendre que ce genre de chose détend certains, mais moi, ça me mets les nerfs en pelote plus qu'autre chose. Je l'observe s'approcher des présentoir, il est pas moche pour un sang chaud, mais pas spécialement mon genre, de toute façon, il allait sûrement se barrer du village peine sorti de mon magasin. Je remarque qu'il n'a pas tourné les yeux une seule fois vers moi, comme si il ne savait même que j'étais là, le laissant observer mes produits comme un demeuré quelques instants de plus, je toussote et ouvre la parole.

"Bonjour, je peux vous aider ?"

Ma voix et mon ton masquent à la perfection mon manque de patiente, je l'ai vite appris, m'énerver sur un client trop lent à choisir n'est pas bon pour les affaires, alors le mieux était d'attendre, de les guider en douceur jusqu'à les faire acheter, et surtout, sourire, un beau sourire avait comme le pouvoir de transformer n'importe quel idiot en idiot crédule, alors autant en abuser.

J'inspecte les divers objets, ne sachant pas à quoi la plupart servaient. Ma main ne quitte pas le manche de la dague. Il ne peut sans aucun doute rien m'arriver ici, le coin a l'air tranquille et sans danger. Une voix s'élève soudainement, me tirant de mes pensées. Je relève la tête et émets un "tch" en entendant sa question. Il est vrai qu'un magasin sans vendeur ne peut exister. Je me tourne vers lui et l'inspecte. Il a des tatouages et une peau pâle. Je regarde les fioles en haussant un sourcil.

" Tu vends pas de la nourriture ici par hasard?"

Je jette un regard autour de moi, je ne vois pas grand chose qui puisse ressembler à de la nourriture. Je laisse échapper un soupir. Je m'avance vers le vendeur d'un pas lent, tenant la bourse dans la main qui ne tient pas mon manche. Je lui montre son contenu. Je le regarde dans les yeux, attendant qu'il me donne une réponse.

Je le vois qui se retourne vers moi, l'air nonchalant, ce mec doit être dans un état encore pire que le miens, à moins que ça ne soit mon esprit fatigué qui transpose sa condition d'infirme à tout ceux que je vais croiser aujourd'hui, ça serait bien possible quand j'y pense, mais ça ne serait pas très pratique. Je l'entend me demander si j'ai de quoi manger et remarque qu'il s'approche, bourse en main, dommage, j'aurais bien aimé le dépouiller de quelques pièces, mais à première vue, je n'aie pas de quoi nourrir son pauvre ventre affamé, les humains étaient étranges avec leurs repas, quelle idée de manger de petites portions plusieurs fois par jour quand on peut en prendre une énorme et la digérer en une demi-semaine, à moins qu'il n'en soient tout simplement pas capables, quoi qu'il en soit, je laisse échapper un sifflement, une manie que je devrais songer à arrêter, avant de lui répondre.

"Hum, nan, rien, je suis apothicaire, pas boulanger, après, si tu veux des poisons, des onguents, ce genre de truc, tu peux toujours regarder."

J'haussais les épaules, pourquoi ne pas faire ma pub tant que j'y étais, il avait l'air d'un voyageur, et un voyageur, ça avait besoin....de bouffe...bon, c'était pas faux, mais aussi de matériel alchimique, je savais préparer le second, pas le premier. Je lui indique du regard les coins avec des trucs qui pourraient selon moi l'intéresser, premier client du jour, il fallait que ça soit un paumé.

Je soupire à nouveau, aucune nourriture. Je regarde autour de moi. Il n'y a rien qui puisse m'intéresser. Je caresse le manche de mon arme. Il n'est pas humain, il n'aura jamais de nourriture humaine. Peut-être connait-il un peu les lieux. S'il a son magasin planté ici, c'est qu'il doit savoir pas mal de chose sur la ville.
Je regarde à nouveau les fioles. Je n'utilise normalement rien mise à part ma dague pour combattre. Peut-être que  je pourrais essayer de nouvelles choses. Mon estomac attendra un peu plus, je ne vais pas en mourir. Je sors ma dague et la pointe vers le vendeur. Je jette un coup d’œil autour de moi.

" Un poison pouvant être utilisé sur cette arme?"

Je le regarde à nouveau dans les yeux. Mais les miens descendent finalement sur ses tatouages. Je n'ai jamais compris à quoi cela servait, les cicatrices suffisent à marquer le corps et l'histoire d'une personne. Je me passe la main libre dans les cheveux, lâchant un nouveau soupir. J'ai vraiment faim.

Il observe un instant son arme avant de la pointer vers moi en me questionnant, je ne tremble pas d'un pouce, malgré le fait que je n'apprécie pas vraiment que l'on me menace presque d'un morceau de métal pointu, un joli morceau, je doit l'avouer, mais bon, je n'ai jamais vu d'utilité à rendre une arme belle au regard, on l'utilisait pour faire son boulot et on la rangeait dans son fourreau ou son étui, ce n'était pas un bijoux ou ce genre de chose, mais bon, si avoir un bout de métal brillant entre les mains lui faisait plaisir, loin de moi l'idée de lui interdire, à condition qu'il la range tant qu'il est chez moi.

"Bien sûr, vous êtes plus quoi ? Paralysant ? Somnifère ? Létal ?"

Je ne prend même pas la peine de le regarder dans les yeux, préférant inspecter son corps du regard à la recherche d'autres armes ou de détails qui vaudraient le coup d'oeil, sans ne rien trouver de vraiment intéressant, un simple humain comme il en grouille des centaines rien que dans la région, bien qu'il soit un peu moins moche que ses congénères, c'est déjà un point pour lui.

"Au fait, fais moi le plaisir de baisser cette arme."

Je réprime un rire. Il se sent menacé? Je souris et abaisse mon arme. Inutile de forcer et de m'attirer des ennuis, ce n'est pas le moment. Je regarde autour de moi. Qu'est ce qui me servirait le plus? Je lance ma dague en l'air et la rattrape en réfléchissant. Je n'en ai franchement aucune idée. Qu'est ce qui m'aiderait le plus?
Mon ventre émet des gargouillements, je les ignore, en passant une main dans mes cheveux.
Le paralysant peut être une bonne idée, ou le somnifère. Je regarde ma dague et caresse doucement la lame. Je ne sais même pas combien de temps je vais rester dans cet endroit, peut-être pas plus longtemps que deux jours, si rien n'attire mon regard. Peut-être que finalement je n'ai rien à acheté ici. Je devrais garder mon argent pour la nourriture.
Je lance une nouvelle fois ma dague en l'air.
Peut-être qu'endormir les gens pourra finalement me servir.
Je rattrape l'arme par le manche et me tourne vers le vendeur

" somnifère "

Je le laisse jouer autant qu'il veux avec son arme, tant qu'il ne blesse ou menace personne, continuer à lui grogner dessus pour qu'il la range serait aussi cruel que de confisquer une confiserie à un bambin, pas que j'en sois incapable mais je ne le ferais pas tous les jours par pur plaisir... les pleurs des enfants sont si insupportables...Il se tourne finalement vers moi et m'indique ce qui lui ferait plaisir, du moins, chez moi, son ventre ne cessant de supplier pour un repas au point d'en devenir plus qu'agaçant, mais bon, un client reste un client, surtout si il a la bourse pleine, je quitte donc le comptoir, le laissant voir mon corps ophidien, je devrais polir mes écailles, je ne l'ai pas fait depuis un moment. Arrivé à la bonne partie, je lui présente quelques uns du plus cher au moins chers, ces derniers n'étant pas toujours les plus performants, mais comment peut-il le savoir ?

"Lequel te plaît le plus ?"

Le vendeur se déplace finalement pour sans aucun doute me présenter ses différents produits. J'aperçois alors ses écailles et sa queue de serpent. Je n'y prête pas longtemps attention, j'avais bien remarquer qu'il n'avait rien d'humain. Meme sans voir cette partie du corps. Je le suis vers les différents produits. Il y en a des plutot cher, que je ne pourrais pas me payer sans risquer de me retrouver sans rien à manger. Il y en a des moins chers. Je les regarde quelques instants. Le prix dépend toujours de la qualité.
Je me passe la main dans les cheveux en les regardant, est-ce réellement nécessaire de dépenser beaucoup d'argent pour quelque chose que je n'utiliserai peut-être même pas? Un prix moyen devrait suffire sans doute. Je lui en pointe un

"Celui-ci"

Je le regarde et commence à ouvrir le petit sac contenant mon argent. Je dois encore lui demander où je peux me trouver à manger. Et peut être quelques infos supplémentaires sur ce lieu.

Je lui donne la fiole qu'il m'avait demandé, un plutôt bon choix, pas très long, mais rapide à l'action, parfait pour avoir le temps de s'occuper d'une cible ou d'un animal dangereux, je sais pas sur qui il compte s'en servir, mais sincèrement, qui s'en fout, à par le type qui se retrouvera avec son arme entre les côtes, et même si je ne suis pas un saint, je n'ai pas vraiment de raison de craindre sa lame, à moins qu'il ne soit un genre de fou furieux, et encore, je me suis exposé à tellement de substance que les poisons mettent un plus de temps à agir sur moi, juste assez pour lui coller une gifle qui lui ferait regretter son assaut...Bon sang Silace, un client se pointe armé et tu deviens tout de suite parano, on te changera pas toi. Rangeant celles qu'il ne prend pas, je me dirige pas le comptoir et m'étire longuement.

"Sssss..Vous voulez encore quelque chose ?"

Je prends la fiole et la range dans un petit sac discret à ma taille. Je pose l'argent sur le comptoir.
J'espère que ce ne sera pas un achat inutile, ce serait dommage d'avoir perdu autant d'argent pour si peu. Je devrais trouver un moyen de gagner plus d'argent que ça. Ce marchand à l'air de se débrouiller. Ça doit être lui qui fabrique ces étranges substances. Je lui jette un coup d'œil. Il est serein en tout cas, contrairement aux passants qui ont pu apercevoir ma dague. Eux se sont éloignés comme si j'avais la peste, je souris à cette idée. J'adorais me délecter du visage apeuré des personnes. Si seulement cela pouvait attiser ma faim, je me porterais bien mieux. Je fais jouer les articulations de mon poignet qui émet un faible craquement.
Oui en effet, autre chose. Je relève la tête vers lui, s'il vient à me demander de l'argent pour les informations... Non je ne peux pas réagir mal pour ça, c'est inapproprié. Je suis dans un lieu inconnu, il ne faut pas que je me fasse remarquer pour un mécontentement aussi puérile. Je deteste simplement ceux qui osent demander de l'argent pour de simples informations.
Je le regarde et hoche la tête

"J'aimerais quelques infos sur cet endroit. Enfin sur la région, pas sur cette.. boutique"

Je regarde autour de moi, une boutique peu accueillant si vous voulez mon avis, au moins elle. l'est pas fréquentée, ça me convient.

" Et une adresse d'une auberge ou d'un lieu où je peux manger."

Je le regarde un peu, il me demande des infos ? Il me prend pour un garde ou quoi ? Bah, ça me coûterais rien de lui dire, à part le risque de le voir revenir, encore que, il est plutôt bon clients, faire le sympa avec lui semble une bonne idée pour le moment, un acheteur régulier serait une bonne chose pour mon magasin, et même si il ne reviens pas, il fera peut être un peu de parlote avec des gens pas trop loin d'ici, en d'autres termes, je n'ai rien à perdre à lui donner les informations qu'il désire. Le regardant un instant, je finis par dire.

"Il y en a une à quelques lieues de là, je peux t'y conduire au pire, je risque pas d'avoir d'autres clients, je te parlerais du coin sur la route."

Sur ces mots, je me lève, prenant une bourse et mes clés, sortant du magasin et attendant que le jeune homme fasse de même pour fermer, ceci fait, je me mets en route vers la taverne de cette nuit, quelques souvenirs pourraient bien me revenir peu à peu. Me souvenant que j'avais promis des information à ce pauvre humain, je finis par lâcher.

"J'imagine que tu le sais déjà, mais on est sur le territoire du clan du dragon, la capitale, Inferno, est pas très loin d'ici, la région est plutôt calme en ce moment, à part des brigands qui se font des campements dans le coin, tu risque pas de trouver grand monde à tuer légalement."

J'attends qu'il me donne une réponse, ce qu'il ne tarde pas à faire. Me guider à un endroit? J'hausse les épaules en réponse, tout ce que je souhaite, c'est manger, et peut être boire un café. J'ose espérer qu'ils en servent ici. Cette boisson commence à sérieusement me manquer.
Le vendeur se saisit de ses affaires et sort de son magasin. Chance pour lui qu'il soit lui meme le patron de cet endroit. Il est libre,en soit, il peut faire ce qu'il veut, où il veut quand il veut. Enfin d'une certaine façon.
Je sors du bâtiment à sa suite. La petite clochette tintie à l'ouverture de la porte. Je le regarde fermer le tout et le laisse me passer devant pour que je puisse le suivre. J'observe la rue qui s'est depuis animée. Les personnes sont à présent plus nombreuses à circuler. Ça reste modeste en comparaison à certaines villes. Il fait un peu plus chaud. Le soleil brille. Dommage qu'il ne fasse pas mauvais. Je marche en silence, suivant mon nouveau guide qui m'explique où nous sommes et à peu près le minimum à savoir. Il ne doit y avoir rien d'autre à ajouter. Un endroit tranquille sans histoire en somme. Mise à part ces brigands qui pourraient bien venir m'emmerder. Peut-être que mon achat servira finalement. Je sers le manche au creux de ma main. Cet endroit n'a rien d'intéressant,peut-être devrais-je plutôt aller à la capitale. Peut-être que quelque chose d'intéressant se présentera. En attendant, rien à signaler. Aucune activité suspecte ni problème.
Je n'ajoute rien après qu'il ait fini, je me contente d'hocher la tête en signe de compréhension.

Nous voilà bien vite arrivés à la taverne dont je lui parlais, ce n'était pas la meilleure de la ville, mais c'était pas trop loin de chez moi, on y bouffait bien et c'était pas trop cher, ce touriste n'avait pas à se plaindre, il m'a demandé de l'emmener quelque part où bouffer, il a jamais précisé quelle qualité. À vrai dire, je ne l'avais pas accompagné par pur politesse ou sympathie, il me fallait juste une excuse pour fermer le magasin un peu plus tôt, j'avais eu un client, et il était paumé, en somme, excuse parfaite, et puis, j'étais forcé d'avouer que grignoter un peu, par simple gourmandise, me ferais du bien après cette soirée de folie. En entrant, je sens quelques regards se poser vers moi, j'aurais fait tant de grabuge que ça la nuit dernière ? Pas possible, je m'en serais souvenu, je suppose. Ne prenant pas la peine de dire un mot à mon compagnon de fortune, je m'en vais vers mon coin habituel, une table cachée à l'écart dans un coin, et lit le menu, comme si ils allaient rajouter quelque chose du jour au lendemain. Jetant un regard vers cet homme dont j'ignorais le nom, je me demandais ce qu'il allait faire maintenant qu'il pouvait manger.

Je le suivais toujours quand nous sommes arrivés devant ce qui semblait être une taverne. Je le laisse entrer avant de le suivre et de pénétrer à l'intérieur. J'observe autour de moi, il y a plusieurs personnes qui discutent, qui boivent et qui mangent, répartis aux différentes tables. Je remarque les quelques regards tournés vers mon guide. Il ne semble pas inconnu dans cet endroit. Point positif, personne ne m'a regardé. Je serre le manche de mon arme par réflexe. Je cherche une place un peu à l'écart, je refuse de m'approcher trop près des habitants, enfin, la plupart ont l'air d'être des habitués de cet endroit. Je me demande si ce village accueille souvent des étrangers. Je me passe la main dans les cheveux et vais m'installer à une table, elle est près de celle qu'a prit mon guide, mais meme slip m'a emmener jusqu'ici, ce n'est pas une raison pour que je mange avec lui, d'ailleurs, il va manger? C'est peut-être pour ça qu'il a accepté de m'emmener. Enfin, qu'est ce que j'en ai à faire, il mène sa vie comme il l'entend (HS réaction en direct: j'ai putain de reçu une capsule d'honneur) Je m'assois et me saisis de la carte, espérons qu'ils aient du café.

Un bon plat de viande, voilà ce qu'il me faut, reprendre des forces, quelques couleurs, et le goût du sang grillé n'était pas aussi désagréable que d'autres, le repas parfait en somme, si celui-ci existait, ce dont j'avouais douter, ce genre de chose ne se retrouverait sûrement pas dans l'intérieur de cette auberge, malgré sa chaleur et son air plutôt accueillant, je me doutais que le plat parfais serait aux cuisines d'un grand palais. Malgré tout, je me résigne à interpeller la serveuse, accompagnant ma demande par celle d'une bière ambrée, moi, un problème avec l'alcool ? Non, ce n'est pas mon pire vice, il ne faut pas creuser bien loin pour s'en rendre compte, j'étais tout sauf un enfant de choeur, j'étais plutôt celui qui les enverrait chanter ailleurs avec mépris et sans remords. J'attendais alors que mon plat arrive, m'adossant au mur le plus proche de ma table, laissant ma queue onduler au rythme lent des battements de mon coeur, les yeux rivés sur son bout noir, je n'avais rien de mieux à faire pour passer le temps, alors c'était ce que je faisait.

Qu'est ce qu'ils ont de bon à manger ici ? Je regarde les différents plats. Tiens, ils ont du café. Je souris malgré moi, cette boisson me manquait beaucoup. Je décide finalement de prendre un poisson grillé. J'attends puis j'appelle la serveuse, je lui commande mon repas, lui demandant de préparer plusieurs tasse de cette boisson si miraculeuse.
Je n'ai pas lâcher ma dague, elle semble l'avoir remarquer. Elle me jette un regard inquiet, elle se méfie. Après tout elle ne m'a jamais vu ici. Je lui fais un sourire ironique. Elle s'en va. Je la suis du regard. Je tourne la tête pour observer les différents clients, la plupart sont par deux ou trois. Ils discutent de je ne sais trop quoi. Rien de passionnant, sûrement de leur travail, de leur boutique, familles.
J'hausse les épaules. La famille, quel concept médiocre et inutile.
Je croise mes jambes et penche ma tête en arrière, m'appuyant sur le dossier de mon siège. J'observe le plafond en silence.

Quel ennui, j'observe ma commande arriver en silence et la mange lentement, dégustant les arômes, les odeurs, tout ce qui rendait ce tas de chair brûlé comestible, je ne savais pas vraiment de quel animal ça pouvait bien venir, et, à vrai dire, qu'est ce que ça pouvait me faire, qu'il y aie un boeuf, un oiseau ou même un homme dans mon assiette, je n'allais pas pleurer sur sa tombe, si il s'y trouvait, c'était la preuve qu'il n'était pas adapté à ce monde cruel, les plus faibles nourrissent les plus fort, les plus fort finissent par mourir pour nourrir plus fort qu'eux, et les faibles prennent les miettes, une vision négative du monde, mais tellement vraie en y repensant. Je tourne mon regard vers mon client, toujours en train de jouer avec son arme, il finira bien par s'attirer des ennuis, mais je n'ai rien à voir avec ça, si il se retrouve en prison, ou pire, il l'aura bien mérité, au moins, il m'aura payer avant d'en être incapable, si il était parti la bourse pleine, je lui en aurait voulu, ou j'aurais au moins tenté de récupérer cette fiole que je lui avait vendue, il ne fallait pas gâcher des composants si rares, j'avais dût les faire importer d'une forêt du sud, ils n'avaient pas intérêt à se retrouver bloqués dans la tombe d'un idiot d'assassin imprudent.

J'attends patiemment qu'on apporte le repas, observant toujours ce plafond totalement banal. Je n'ai pas la moindre idée quoi faire apres ce fichu repas. Peut-être visiter, mais ça ne m'intéresse pas, et puis il est inutile de chercher un endroit où dormir. L'herbe me convient. Peut-être tout de suite me diriger vers la capitale. Inferno, quel nom chaleureux, c'est le cas de le dire. J'entends la serveuse revenir avec mon plat, et surtout, avec le café. Je ne peux pas m'empêcher de sourire en voyant la boisson posée sur la table.J'en ressentais presque le manque. Je bois la boisson le plus lentement que je peux, laissant le liquide chaud franchir mes lèvres pour aller en direction de mon estomac vide. La chaleur m'envahit, c'est tellement agréable. Je finis et repose la tasse. Le poisson fumant est posé devant moi, n'attendant qu'une chose, que je le mange, mon ventre émet un gargouilli, impatient peut-être. Enfin, après réflexion, mln estomac, c'est moi.. Donc je suis impatient. Je secoue la tête apres cette réflexion, je devrais arrêter de réfléchir trop loin et commencer à manger, ce que j'entreprends rapidement. Je ne prends même pas le temps xd le goûter et de le manger lentement. Ce n'est pas du café, le goût m'importe peu.
Je finis rapidement mon assiette. Ça suffira pour aujourd'hui, il me faut économiser pour la suite du voyage. Je n'ai pas de temps à perdre dans ce village minable, si je puis me permettre. S'il n'y a rien à surveiller, ni a observer, je ne reste pas.
La serveuse apporte déjà mon deuxième café. Je le vois plus rapidement que le précédent, non sans tout de même en profiter. Je ne sais pas quand sera ma prochaine halte dans une taverne, en plus de ca, elles ne possèdent pas toutes cette tellement bonne boisson. Je regarde dehors et remarque que des nuages commencent à envahir le ciel jusqu'à présent bleu.

Mon repas se finit peu à peu alors qu'un barde commence à monter sur une table pour entamer quelques mélodies dont seuls ces gens avaient le secret, est ce qu'il était ivre ? Sûrement, comme presque tout le monde ici en y pensant, est ce que ça le rendait irritant, à vrai dire, non, il se laissait écouter, les chants étaient à la gloire de notre chef de clan, comme quoi, il était vrai que les bardes avaient ce talent pour lécher des bottes mieux que quiconque sur notre beau pays, à part peut être les proches des chefs qui, sauf pour certains, ne maintenant sûrement pas leur haut rang à coup d'exploits plus renommés les uns que les autres. Je jette un oeil à l'humain, étrange, contrairement aux autres, il ne semble pas dévorer d'alcool, mais une boisson chaude et noire comme du charbon, chacun ses plaisirs après tout, l'alcool rendait audacieux et stupide, le café rendait productif et irritable, et ce que je vendais, ça vous faisait vous sentir exactement comme vous voudriez vous sentir, jusqu'à ce que les effets secondaires ne pointent le bout de leur nez, chose que j'essaye souvent de retarder au maximum, souvent, après tout, que serait un bon psychotrope sans une surprise finale ? Hmmm, je divague, et reviens sur l'animation de la taverne, trop de bruit, de lumière et de voix pour moi, mais je ne vais pas m'en plaindre, c'est mieux que la nourriture que j'ai chez moi, pareil pour l'alcool, et de temps en temps, quelques belles gueules s'y ramènent, des spectacles que je préfère ne pas rater.